, Hélène D’Haenens, OT Gryon

Interview de Romain Détraz - JO 2022

Interview par email avec Romain Détraz à quelques heures de son envol pour les JO 2022

   

Bonjour Romain Détraz,

Un grand merci d’avoir accepté cet « interview » par mail, juste avant votre départ de ce soir. Nous avons, dans un premier temps, des questions plutôt générales concernant votre passion, puis nous nous focaliserons sur les Jeux olympiques qui vous attendent très prochainement.

Pour commencer, parlez-nous de votre discipline. Qu’est-ce qui vous a poussé à pratiquer ce sport à ce haut niveau ?

« Le Skicross est un sport très complet qui mêle explosivité, agilité, technique, vitesse et tactique. Ce que j’aime particulièrement c’est la confrontation directe avec les concurrents, être à plusieurs sur un parcours requiert une capacité d’adaptation et de réaction rapide à tout moment et l’adrénaline que cela procure est une des raisons pour lesquelles je pratique ce sport. Le fait de passer du temps dans les airs me plaît aussi beaucoup! »

Avez-vous un modèle, une personne qui vous inspire dans votre carrière sportive ?

« Je n’ai pas de modèle en particulier, mais j’essaie de m’inspirer de ce que font mes concurrents pour m’améliorer chaque jour. »

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour être un bon athlète de ski cross?

« Il faut être explosif et réactif au départ, savoir bien glisser et bien sentir les mouvements de terrain, et surtout avoir une bonne technique de base en ski alpin »

Combien de temps consacrez-vous à votre discipline par semaine ?

« Au niveau de l'entraînement physique entre 15 et 20 heures, mais ce n’est qu’une partie de la préparation. Avec l’aspect mental et la récupération (qui sont tout aussi importants) c’est presque 24/7 que je me consacre à mon sport. »

Dans quel état d’esprit êtes-vous à 10 jours du jour J ?

« Je me réjouis d’arriver à Pékin demain et de pouvoir sentir l’ambiance des Jeux même si ce sera certainement très différent des éditions précédentes. Mais c’est mes premiers JO donc je vais profiter de chaque moment à fond et ne pas me mettre de pression. »

Physiquement, êtes-vous en top forme ou avez-vous encore des séquelles de vos accidents de 2020 ?

« Je n’ai plus aucunes séquelles de mes précédentes blessures, mais mon dos est un peu fragile depuis plusieurs années et je dois le préserver pour qu’il ne me gêne pas trop, sinon je me sens prêt physiquement et mentalement ! »

Y a-t-il un/des athlète(s) sélectionnés pour les Jeux que vous craignez particulièrement ? Si oui, pourquoi ?

« Nous serons 32 athlètes au départ de la course, et chacun d’entre nous peut prétendre à une médaille, il faut donc se méfier de tous mais je ne crains personne car je sais que si je suis dans un bon jour je peux être rapide. »

Quel est votre programme jusqu’au 18.02.2022 ? (Reconnaissance de parcours ? Entrainement ? Repos ?…)

« J’arrive en Chine jeudi 10.02, et nous avons prévu quelques jours de tests de glisse pour que les préparateurs de ski puissent faire des tests de fartage et voir quels skis réagissent le mieux sur la neige chinoise qui est très différente de ce qu’on peut avoir en Europe. Ensuite nous avons deux jours d’entraînement les 15 et 16 février sur le parcours de Skicross, un jour de repos le 17 (course femmes), puis qualifications et finales le 18 février à 4h45 (qualifications) et 7h pour les finales. »

Est-ce que le fait que ces JO ne sont pas ouverts au public vous impacte ? Si oui, de quelle manière ?

« Bien sûr que ça m’impacte, j’aurais préféré avoir le soutien de ma famille et des supporters suisses sur place. Mais nous sommes habitués à courir avec peu voire pas de spectateurs à cause de la pandémie, donc on fera sans… C’est aussi compliqué avant le départ en Chine, je n’ai pas pu fêter ma qualification avec mes proches à cause de la politique zéro Covid de ces Jeux et ai dû m’isoler ces deux dernières semaines pour ne pas risquer d’attraper le virus. »

Avant de conclure cet entretien, nous avons demandé ce matin à nos followers s’ils avaient des questions vous concernant et justement, une question en particulier a retenu toute notre attention. On sait que vous avez déjà testé le parcours en fin d’année passée et justement cet Instagramer vous demande « si les pistes sont aussi belles qu’à Gryon ?»

« Aucune piste n’est aussi belle qu’à Gryon ;-) Blague à part, les pistes en Chine sont très différentes de Gryon, c’est une zone très aride du coup la neige est 100% artificielle. Mais je la trouve agréable à skier et vu qu’il fait très froid là-bas elle reste bien compacte donc c’est plutôt pas mal. Par contre pour le freeride il faut passer son chemin, il n’y a que des collines sans neige (les canons ne crachent que sur les pistes…) »

Et dernière question Romain Détraz avant de vous souhaiter un bon envol, avez-vous une petite anecdote rigolote sur vous que vous voudriez nous communiquer ?

« Je n’ai pas trouvé d’anecdotes rigolotes, mais je réfléchis encore et vous renvoie un mail si une me vient à l’esprit. »

En vous remerciant chaleureusement pour le temps que vous nous avez accordé, nous vous souhaitons tout le meilleur pour ces jeux olympiques et nous ne manquerons pas de vous suivre sur le grand écran.

Que tout le soutien de Gryon vous emmène jusqu’à la médaille !!!

Hélène D’Haenens, OT Gryon